
Ce qui s’est passé en Italie pourrait arriver à n’importe quel hôtel en France, en Belgique ou ailleurs - DepositPhotos.com, Rawpixel
C’est l’histoire d’un été en Italie qui aurait dû ressembler à tous les autres.
Des vacanciers qui arrivent à l’hôtel, qui posent leurs valises, qui tendent leur passeport à la réception. Rien d’anormal.
Et pourtant, près de 100 000 scans de passeports et cartes d’identité se sont retrouvés en vente sur le dark web, après une attaque visant plusieurs établissements touristiques.
Ce n’est pas un film. Ce n’est pas un cas isolé. C’est un signal d’alarme.
Lire aussi : GDS et sécurité : un angle mort dans les agences de voyages ?
Des vacanciers qui arrivent à l’hôtel, qui posent leurs valises, qui tendent leur passeport à la réception. Rien d’anormal.
Et pourtant, près de 100 000 scans de passeports et cartes d’identité se sont retrouvés en vente sur le dark web, après une attaque visant plusieurs établissements touristiques.
Ce n’est pas un film. Ce n’est pas un cas isolé. C’est un signal d’alarme.
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Derrière le comptoir, une mine d’or pour les hackers
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Dans l’hôtellerie comme dans l’ensemble du secteur du tourisme, on collecte énormément de données sensibles : pièces d’identité, adresses, téléphones, moyens de paiement, préférences, parfois même des justificatifs médicaux ou professionnels.
La plupart du temps, ces documents sont scannés à la réception, enregistrés dans un dossier, envoyés à la police touristique locale… puis stockés. Parfois pour 24 heures. Parfois pour 10 ans. Parfois sans qu’on sache vraiment où, ni pourquoi.
Et c’est exactement ce que les hackers recherchent.
Dans le cas des hôtels italiens, les pirates ont réussi à accéder aux serveurs internes d’établissements répartis sur tout le territoire. Des hôtels familiaux comme des complexes de luxe.
En quelques clics, ils ont mis la main sur des documents d’identité en haute résolution, prêts à l’emploi pour l’usurpation, la fraude ou la revente.
La plupart du temps, ces documents sont scannés à la réception, enregistrés dans un dossier, envoyés à la police touristique locale… puis stockés. Parfois pour 24 heures. Parfois pour 10 ans. Parfois sans qu’on sache vraiment où, ni pourquoi.
Et c’est exactement ce que les hackers recherchent.
Dans le cas des hôtels italiens, les pirates ont réussi à accéder aux serveurs internes d’établissements répartis sur tout le territoire. Des hôtels familiaux comme des complexes de luxe.
En quelques clics, ils ont mis la main sur des documents d’identité en haute résolution, prêts à l’emploi pour l’usurpation, la fraude ou la revente.
Ce n’est pas qu’un problème technique
On pourrait croire que ces hôtels ont été victimes d’un virus complexe ou d’un hacker ultra-doué.
Mais dans la majorité des cas, la faille est bien plus simple. Un mot de passe par défaut. Un poste resté connecté. Un stockage non chiffré. Une configuration négligée parce qu’on était "débordé à la haute saison".
C’est ça, la réalité du terrain.
Et soyons honnêtes : ce qui s’est passé en Italie pourrait arriver à n’importe quel hôtel en France, en Belgique ou ailleurs. Parce que dans beaucoup d’établissements, la cybersécurité reste un sujet flou, considéré comme un luxe ou un détail technique.
En réalité, c’est un pilier de la confiance client.
Un passeport, c’est plus qu’un simple document : c’est une clé d’identité. S’il se retrouve en libre accès, ce n’est pas juste un risque juridique… c’est une atteinte directe à la promesse d’accueil et de sécurité qu’un hôtelier donne à chaque client qui passe sa porte.
Mais dans la majorité des cas, la faille est bien plus simple. Un mot de passe par défaut. Un poste resté connecté. Un stockage non chiffré. Une configuration négligée parce qu’on était "débordé à la haute saison".
C’est ça, la réalité du terrain.
Et soyons honnêtes : ce qui s’est passé en Italie pourrait arriver à n’importe quel hôtel en France, en Belgique ou ailleurs. Parce que dans beaucoup d’établissements, la cybersécurité reste un sujet flou, considéré comme un luxe ou un détail technique.
En réalité, c’est un pilier de la confiance client.
Un passeport, c’est plus qu’un simple document : c’est une clé d’identité. S’il se retrouve en libre accès, ce n’est pas juste un risque juridique… c’est une atteinte directe à la promesse d’accueil et de sécurité qu’un hôtelier donne à chaque client qui passe sa porte.
🔁 Et si on allait plus loin que les recommandations de base ? Changer son mot de passe, faire des sauvegardes, installer un antivirus... Bien sûr. Mais tout le monde le sait déjà, et pourtant les incidents continuent.
Alors allons un cran plus loin. Voici cinq leviers plus stratégiques, plus humains, et surtout plus efficaces :
1. Remettez de la mémoire dans vos outils
Qui a accès à quoi, aujourd’hui, dans votre établissement ? Et pourquoi ? Faites le test : demandez à vos équipes de lister les accès qu’elles utilisent réellement. Ce simple exercice révèle souvent des comptes orphelins, des anciens prestataires encore actifs, des accès génériques jamais désactivés. Nettoyez, réduisez, explicitez. Moins il y a de portes, plus c’est facile à verrouiller.
2. Arrêtez de scanner les passeports "par réflexe"
Posez-vous la question : pourquoi scanne-t-on ce document ? Est-ce une obligation légale ? Une habitude ? Une précaution ? Si c’est obligatoire, très bien. Mais dans bien des cas, ce n’est qu’un copier-coller de procédures passées. Modernisez vos pratiques, demandez des copies que vous ne conservez pas, ou stockez sur des systèmes isolés du reste.
3. Faites une cyber-pause dans vos briefs d’équipe
Chaque semaine, vous parlez de taux d’occupation, de litiges, de planning ménage. Et si vous ajoutiez une cyber-minute ? Une vraie pause de 3 minutes pour évoquer une arnaque reçue, une alerte vue dans la presse, un comportement à adopter. Pas un cours, un réflexe. Cela crée une culture de vigilance collective, sans lourdeur.
4. Utilisez le test client mystère… version cybersécurité
Commandez un "test d’intrusion social" (même basique) ou demandez à un ami, un partenaire ou un prestataire de jouer le client malveillant : que peut-il obtenir à la réception ? Peut-il voir des documents ? Accéder à un poste ouvert ? Cette mise en situation concrète vaut tous les PowerPoint du monde.
5. Affichez la cybersécurité comme un élément de confort client
Et si, au lieu de la cacher, vous en faisiez un argument ?
"Ici, vos documents sont protégés comme vos bagages" ; "Nous ne stockons pas vos données : elles repartent avec vous."
Une phrase, une affiche, un pictogramme discret dans la chambre. C’est une preuve d’attention. Une posture. Et une vraie source de confiance.
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1. Remettez de la mémoire dans vos outils
Qui a accès à quoi, aujourd’hui, dans votre établissement ? Et pourquoi ? Faites le test : demandez à vos équipes de lister les accès qu’elles utilisent réellement. Ce simple exercice révèle souvent des comptes orphelins, des anciens prestataires encore actifs, des accès génériques jamais désactivés. Nettoyez, réduisez, explicitez. Moins il y a de portes, plus c’est facile à verrouiller.
2. Arrêtez de scanner les passeports "par réflexe"
Posez-vous la question : pourquoi scanne-t-on ce document ? Est-ce une obligation légale ? Une habitude ? Une précaution ? Si c’est obligatoire, très bien. Mais dans bien des cas, ce n’est qu’un copier-coller de procédures passées. Modernisez vos pratiques, demandez des copies que vous ne conservez pas, ou stockez sur des systèmes isolés du reste.
3. Faites une cyber-pause dans vos briefs d’équipe
Chaque semaine, vous parlez de taux d’occupation, de litiges, de planning ménage. Et si vous ajoutiez une cyber-minute ? Une vraie pause de 3 minutes pour évoquer une arnaque reçue, une alerte vue dans la presse, un comportement à adopter. Pas un cours, un réflexe. Cela crée une culture de vigilance collective, sans lourdeur.
4. Utilisez le test client mystère… version cybersécurité
Commandez un "test d’intrusion social" (même basique) ou demandez à un ami, un partenaire ou un prestataire de jouer le client malveillant : que peut-il obtenir à la réception ? Peut-il voir des documents ? Accéder à un poste ouvert ? Cette mise en situation concrète vaut tous les PowerPoint du monde.
5. Affichez la cybersécurité comme un élément de confort client
Et si, au lieu de la cacher, vous en faisiez un argument ?
"Ici, vos documents sont protégés comme vos bagages" ; "Nous ne stockons pas vos données : elles repartent avec vous."
Une phrase, une affiche, un pictogramme discret dans la chambre. C’est une preuve d’attention. Une posture. Et une vraie source de confiance.
Le luxe, ce n’est pas (que) la piscine. C’est la confiance.
On a trop longtemps considéré la cybersécurité comme une affaire d'"experts", de pare-feux ou de logiciels. En réalité, c’est une affaire de choix quotidiens, de rigueur et de responsabilité.
Ce qui s’est passé en Italie est un avertissement. Pas pour faire peur. Mais pour rappeler que dans l’hospitalité, accueillir, c’est aussi protéger.
Et la meilleure protection, c’est encore une équipe bien formée, des systèmes bien gérés, et une direction qui prend la cybersécurité au sérieux, pas une fois par an, mais un peu chaque semaine.
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On a trop longtemps considéré la cybersécurité comme une affaire d'"experts", de pare-feux ou de logiciels. En réalité, c’est une affaire de choix quotidiens, de rigueur et de responsabilité.
Ce qui s’est passé en Italie est un avertissement. Pas pour faire peur. Mais pour rappeler que dans l’hospitalité, accueillir, c’est aussi protéger.
Et la meilleure protection, c’est encore une équipe bien formée, des systèmes bien gérés, et une direction qui prend la cybersécurité au sérieux, pas une fois par an, mais un peu chaque semaine.
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Qui est Christophe Mazzola ?
Christophe Mazzola est expert en cybersécurité, fondateur de la Cyber Academy.
Son objectif : rendre la cybersécurité accessible à tous.
Conférencier, auteur et RSSI, il accompagne entreprises et institutions dans une approche pragmatique de la sécurité numérique, à la croisée du leadership, de la pédagogie et de la souveraineté digitale.
Son objectif : rendre la cybersécurité accessible à tous.
Conférencier, auteur et RSSI, il accompagne entreprises et institutions dans une approche pragmatique de la sécurité numérique, à la croisée du leadership, de la pédagogie et de la souveraineté digitale.